samedi 13 juin 2015

" ENSEMBLE AVEC LES "ZEBRES" ...NOUS NE SERONS PLUS SEULS....UNE INITIATIVE D'UNE COMMUNAUTE CITOYENNE TRES PROCHE DE NOS PROJETS AVEC LAQUELLE NOUS ALLONS NOUS ASSOCIER & NOUS ENGAGER :.........LA MOBILISATION DES "ZEBRES CITOYENS"DO IT) D'ALEXANDRE JARDIN (bleublanczebre.fr) EST UN VACCIN CULTUREL, CITOYEN & SOCIAL UTILE POUR ELOIGNER L'EFFET "SPY" & "DAECH" CHEZ LES JEUNES....!!!"............. les "People" sur les réseaux sociaux selon "le grand journal" sur Canal + atteignent jusqu'à 50 millions de fans(jason STATHAM sur le dernier film "SPY") grâce au marketting agressif qui "crée des fans" qui les suivent pendant que nos projets ne sont pas "sexys", "seulement producteurs de sens écopolitique, d'emplois & de dignité" ont bien du mal à exister sur ces reseaux & à être suivis...ne coûtent que le budget de vingt films moyens d'un budget type (20M€)....il est temps que nous puissions toucher ces cibles avec un marketting adapté & la solution est d'intercaler des évènements "entertainement" comme des concerts de partage, des festivals & des projets de films "parlants" car la violence ou la dérision vide de sens les a rendus "muets"...& a baissé le niveau d'éducation(en premier année de fac on organise des rattrapages d'ortographe !!! & en général le niveau d'éducation a baissé partout dans le monde dont le recul critique à cause d'internet & des reseaux sociaux qui ont installés un langage plus réducteur de sens..quand on voit les ravages des succès d'audience de DAECH......qui agit sur des consciences chez les jeunes, qu'on croyait "à l'abri".......Il est temps de prendre à bras le corps ce phénomène & les producteurs sauront prendre la vague & venir puiser chez nous des thèmes "Social-Sexys"......en fait pas si "sexys" que ça .......mais la conférence mondiale sur le climat a des chances de réveiller une conscience "global ecology" & une éthique sociale plus engagée......les acteurs de ce secteur agissent dans des sphères trop confinées & gagneraient à parler au grand public avec de nouveaux logiciels d'expression..........Nous aurons par exemple besoin de monter un dispositif qui pourrait s'appeler "ETHIC WORLD SOCIAL ENGAGEMENT" pour toucher 6 milliards d'humains qui participeraient avec 6€ ou 8$ pour lutter & s'engager par la réflexion & l'action citoyenne retrouvée & réveillée.....pour travailler durablement efficacement contre la précarité & pour le développement de l'emploi de proximité par le développement de l'économie cooperative & l'ESS(économie sociale & solidaire) à côté d'une économie classique qui se recompose mais qui laisse s'installer la "forêt sauvage" qui gagne "les terres fertiles" du chomâge durable & de l'économie parallèle incontrôlable........mais des citoyens réagissent de par le monde à l'exemple du Mouvement des Zèbres d'Alexandre Jardin qui a crée la dynamique de ceux qui veulent faire(Do it) quoique fassent les politiques classiques perdus dans leurs mandats populaires & comme en Espagne qui repart économiquement & en Grèce vont perdre pied ....en France ce sera plus long à cause de l'Economie & la Société Sociale de Marché mais cela va arriver comme partout.......et soyez sûrs que nous serons bien présents dans ce train pour qu'un destin de gauche revienne dans les esprits pour la France qui renaîtra d'un nouveau mandat pour François Hollande mais qui devra parler avec d'autres composantes de la gauche & relèguer le ringard républicain dans les oubliettes & reconstruire "ce cher & vieux pays selon ses réalités territoriales européennes & dans son rayonnement international qui ne doit pas cèder à un cérémonial d'opérette mais s'ouvrire au peuple vers la 6° république moins présidentielle & plus démocratique avec une économie de la démocratie plus lisible(cooperatives, mutuelles & entreprises sociales...à côté de l'autre économie publique & privée.......dite libre...de ne plus produire de prospérité momentanément.....

Alexandre Jardin lance le « do tank », « Les zèbres »

Logo BBZ bleu-blanc-zebre
L’écrivain engagé, Alexandre Jardin (membre du comité de parrainage de la Revue Civique) a lancé un mouvement d’engagement concret, ouvert à tout citoyen de bonne volonté qui veut simplement agir pour une cause d’intérêt général, un « do tank » nommé « les zèbres ».
«Bleu, blanc, zèbre », c’est un slogan, pour entraîner, pour « faire » plutôt que pour parler. 
► Voir la vidéo de ces « faiseurs », qui sont reliés dans l’action

Voici l’appel de ces zèbres :
Nous lançons un appel à tous les Zèbres-faiseurs
Pour qu’ils rejoignent Bleu Blanc Zèbre, pour hennir sur notre site, un Zèbre doit :
1°) Agir, passer à l’acte et obtenir des résultats.
2°) Avoir l’envie d’impliquer concrètement les citoyens dans son action. Nous voulons donner un grand rôle au pays.
3°) Etre joyeux ! Les casse-couilles ne seront jamais des nôtres…
Nous nous fichons totalement du statut des Zèbres (entreprise, association, mutuelle, individu, etc.). Nous voulons réunir lesentrepreneurs, les associatifs, les mutualistes et les fonctionnaires entreprenants !
Les Zèbres qui nous rejoindront devront tous répondre à ces trois critères qui nous réjouissent !
Chaque Zèbre propose aux citoyens internautes d’agir avec eux en :
  • 1 minute : en faisant connaître l’initiative ou en donnant des fonds.
  • 1 heure : en participant au « cœur de métier» du programme.
  • 1 jour : en s’impliquant dans l’organisation du programme. 
Les Zèbres, c’est :
Six sortes de citoyens à pelage rayés :
1°) les trois zèbres co-fondateurs : Alexandre Jardin (écrivain et co-fondateur de Lire et FAIRE Lire, porte-parole des associations), Natacha Quester-Séméon (CEO de l’agence @youARhere – conseil en stratégie, contenus, applications -, journaliste, blogueur et co-fondatrice de Girlpower3.0, porte parole numérique) et Guillaume Villemot (créateur de l’agence  Et Vous – conseil en stratégie de conversation – et fondateur du Festival des Conversations, porte-parole des entreprises)
2°) les Zèbres faiseurs sur le terrain. Chacun participe au règlement d’un vrai problème de société en mettant en oeuvre une ou des pratiques performantes. Ils sont quinze pour le moment, demain ils seront infiniment plus nombreux ! Leur réunion forme une sorte de « gouvernement civil » proposant aux citoyens d’agir en se prenant en charge :
 3°) les Zèbres engagés sur le Net et les réseaux sociaux qui ont accepté d’unir leurs forces et leur enthousiasme en parrainant chacun un Zèbre faiseur impliqué sur le terrain – et la plateforme Bleu Blanc Zèbre -  : 
Tatiana Salomon (suprêmement zébresque !), Dominique Reynié et la Fondapol, la fondation Decitre (Guillaume Decitre), Gilles Babinet, Stephane Zibi, William Rejault, Fadhila Brahimi, Cyrille Lasteyrie (Vinvin), Etienne Parizot, Pierre Vallet, Benoît Raphaël, Rubin Sfadj, Nicolas Voisin, Valentine Ferreol et leur nombre augmente jour après jour !
Ils symbolisent l’union entre le monde du net et le monde de l’action civique de terrain 
 4°) Le très zébresque Peter Gabor a réalisé l’identité graphique des Zèbres
5°) L’équipe numérique est aussi l’âme de ce projet-citoyen. Elle s’est groupée autour de Sacha Quester-Séméon et Tatiana F-Salomon qui pilotent la réalisation, avec le concours de Natacha Quester-Séméon !

Alexandre Jardin, un « do tank » pour contrer une crise majeure

Alexandre Jardin (© JF Paga / Grasset)
Pour l’écrivain engagé, l’heure est venue de passer du « think tank » au « do tank » : « nous allons devoir faire remonter vers le débat public des gens qui ne promettent pas mais qui font. Cela reste la dernière manière de redonner du crédit à l’action politique », nous déclare-t-il. Alexandre Jardin est très inquiet : « les indices d’une grave crise ne se voient pas trop car les élites masquent encore ; je pense que nous allons nécessairement vivre un épisode de très grand déréglage/re-réglage du pays. De type révolutionnaire même ». Pour lui, l’horizon des prochaines élections européennes est le suivant : « la première force, illusoire et cataclysmique, sera celle d’un grand parti d’extrême- droite. C’est évident que le FN risque d’être ce soir là le premier parti de France ». Entretien et mise en alerte.
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La REVUE CIVIQUE : Dans votre dernier livre « Mes trois zèbres », notamment en son chapitre 2 où vous faites l’apologie du « charlisme » – du prénom du Général de Gaulle – apologie d’une action solitaire, hyper-volontaire, lucide au risque d’être perçue comme « mégalo », vous ne cachez pas votre profonde inquiétude. Pour vous, une grande crise institutionnelle et politique est non seulement possible mais probable…
Alexandre JARDIN :
 Oui. Le marché de la promesse politique s’est effondré, il y a eu un krach. Les dernières études le confirment toutes1. En conséquence, toute proposition politique construite sur une promesse est démonétisée au moment même où elle est proférée ! Nous allons donc devoir faire remonter vers le débat public des gens qui ne promettent pas mais qui font. Cela reste la seule et la dernière manière de redonner du crédit à l’action publique et politique.
Or, le problème est, aujourd’hui, que tout le débat public, à dimension politique ou civique, est monopolisé par des gens qui ont un logiciel du passé, reposant sur des promesses. Pas un politique ne dit « je vais faire tout de suite ». Tous disent : « je ferai plus tard, si je suis élu… » Et même quand ils sont élus, ils continuent à faire des promesses, des annonces, au lieu de faire précéder l’action à la parole. François Hollande arrive pour ses vœux à la télévision et dit : « je vais faire un pacte de responsabilité pour les entreprises ». Pourquoi n’est-il pas d’abord passé à l’action puis, ensuite, venu en parler aux Français ?
Ce système de « promesses » permanentes n’est pas nouveau, en politique. En quoi ce phénomène, ce syndrome de la parole politique boursouflée de promesses, s’est-il aggravé ?Il y a eu un effet cumulatif. Je dirais que le premier grand krach a eu lieu sous la période Sarkozy. Cet homme a été élu en 2007 avec le mot « rupture ». Mais il n’y a jamais eu de rupture du logiciel économique français pendant les cinq ans. Ce qui pose quand même un problème ! Nous sommes dans une Nation qui vit un épisode traumatique. Les Français espèrent quelque chose qui ne vient pas, tout en vivant une crise.

Les hochets de la vie médiatique

Ensuite, vous avez la période Hollande, qui nous refait des promesses : « Moi, Président, etc. » Et rien n’a lieu… Par exemple, la TVA sociale est annulée puis rétablie de manière subreptice ! Quand je dis « rien n’a lieu », je parle des choses fondamentales qui déterminent la vie des gens, je ne parle pas des hochets qui agitent la vie médiatique. Il y a eu une promesse de redressement du pays, promesse qui ne peut pas fonctionner puisqu’il est matériellement impossible de redresser un pays sans faire alliance avec ses forces vives.
Après des années d’inertie chiraquienne, qui suivait un second septennat de Mitterrand qui a brillé par son inertie… cela fait extrêmement longtemps que la parole politique n’affecte plus la réalité, qu’elle tourne en vase clos, que les citoyens ont débranché. Comment voulez-vous que cela puisse continuer sans secousses, politiques ou civiques ?
Sommes-nous au bord d’une crise politique grave ?C’est évident ! Pour qu’un système fonctionne, il faut un minimum de soutien, de consentement du peuple. Pour l’instant, les indices d’une grave crise ne se voient pas trop car les élites masquent encore mais je pense que nous allons nécessairement vivre un épisode de très grand « déréglage / re-réglage » du pays. De type révolutionnaire même, vu que le système ne fonctionne plus.
Même les institutions de la VRépublique, voulues par le général de Gaulle, qui semblent solides ?Les institutions ne sont rien sans les hommes. Vous pouvez donner de grands pouvoirs à quelqu’un qui n’en a pas intérieurement, il ne l’exercera pas. C’est ce que nous sommes en trainde vivre depuis maintenant un très grand nombre d’années.

Les trois mondes qui agissent

Qu’en déduisez-vous pour les « forces vives de la Nation », les citoyens et acteurs de la société civile, comme action possible et souhaitable, avant que cela ne craque ?Nous avons une chance historique : nous n’avons pas de sauveur ou d’homme providentiel (comme c’est souvent le réflexe français) sous la main. La société civile va donc devoir se conduire de manière adulte ! Et entreprendre des actions concrètes.
Ce qui d’ailleurs correspond au génie d’une société moderne et développée, qui fonctionne d’une manière beaucoup plus horizontale que verticale. La révolution Internet est passée par là, avec l’évolution des mœurs.
Nous allons sans doute assister, d’une manière ou d’une autre, à un réveil impressionnant de la société civile. Quand je dis « société civile », je parle des gens du monde associatif, desentrepreneurs, des gens du monde mutualiste : ces trois mondes ont comme point commun d’agir, de passer à l’acte. Ils prennent des initiatives et ont du pouvoir, réel.
Les autres peuvent avoir envie de prendre du pouvoir mais ils sont pris dans des systèmeshiérarchiques sclérosés. Un haut fonctionnaire, par exemple, peut avoir envie de prendre des initiatives mais il dépendra toujours in fine d’un supérieur puis d’un politique.
La culture politique française reste, en comparaison à d’autres pays, très « verticale », correspondant à cette vieille culture monarco-bonapartiste. Elle en appelle souvent à un homme (ou une femme ?) incarnant, à tort ou à raison, l’autorité. N’y a-t-il pas là, aussi, sous le masque de l’autorité « républicaine », le danger de voir une nouvelle extrême droite à visage féminin (et rassurant), appelée à jouer ce rôle du retour de « l’autorité » ?Oui, bien sûr, il y a ce danger extrême. Nous allons nous retrouver dans un face-à-face entre une extrêmedroite qui progresse (en étant la caricature de nos partis étatiques et, par ailleurs, extraordinairement malfaisante et dangereuse) et des acteurs de la société civile, qui n’en peuvent plus de ce système politique sclérosé.

Les trois constats effrayants

Les partis classiques, même s’ils peuvent encore faire illusion lors des élections locales, n’ont en réalité plus de crédit dans l’opinion populaire. Cela va se voir de plus en plus clairement, lors des élections générales comme les prochaines élections européennes. Il est évident que le 25 mai au soir, tout cela va se solder par trois constats effrayants :
  • le parti du Président de la République sera le 3e parti de France,
  • la droite traditionnelle ne sera plus en mesure de récupérer la révolte et l’opposition populaire,
  • la première force, illusoire et cataclysmique, sera celle d’un grand parti d’extrême-droite.
C’est évident que le FN risque d’être ce soir là le premier parti de France. Il faut ne pas se promener en France pour l’ignorer encore…
Les citoyens ne vont pas s’opposer à cette duperie nationale ?Ils ne sont pas devenus massivement favorables aux options économiques et sociales du Front National ou devenus subitement racistes. Je ne le crois pas. Simplement, ils vont utiliser ce parti pour essayer de se débarrasser de la classe politique actuelle.
Dans ce contexte, quel est votre souhait et l’action que vous proposez ?La solution, il me semble, la plus raisonnable serait de fusionner la société civile autour de ses leaders, dynamiques et entreprenants, dans une sorte de grand « do tank ». Il faut quitter le modèle des « think tanks » pour celui des « do tanks » qui sont sources de légitimité, de crédit, de restauration de l’action publique d’intérêt général. Cela réunira les gens qui agissent et non pas ceux qui sont sur le marché de la promesse.
Personnellement, vous voulez apporter votre pierre à l’édifice ?En tant que militant associatif, et non pas en tant qu’écrivain, je serai l’un des « agissants », oui. C’est en train de se construire, nous anticipons la fin mai. Il est évident que c’est par Internet que la société civile va s’organiser. Puisque nous n’avons pas accès au système public de financement, nous aurons recours à la technologie la moins chère et la plus efficace pour mettre en réseau.
Avez-vous l’ambition d’entrer dans la bataille des élections, actuelles ou futures ?Car, en démocratie, l’élection peut aussi être un moyen de reconstruire un édifice civique qui s’effondre, non ? Je ne souhaite pas entrer dans une logique électorale, non. Je préfère consacrer mon énergie à construire, plus utilement, un « do tank ». Nous verrons bien le moment venu mais ce que je ne veux pas, c’est que rien ne soit prévu avant le 25 mai 2014, et que l’on se retrouve comme des idiots, sans solution, devant notre poste de télévision, sans recours possible pour le lendemain. Il ne s’agit pas de re-fabriquer des hommes providentielles mais une société providentielle, mûre et moderne, capable du meilleur. Cela n’a rien à voir avec les « recettes » politiques habituelles, ni avec un ou des leaders providentiels.
Propos recueillis par Jean-Philippe MOINET(In La Revue Civique n°13, Printemps 2014) 
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VOIR LA REVUE CIVIQUE

http://revuecivique.eu/

Voir JOLPRESSE

http://www.jolpress.com/
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Entreprises françaises: des transformations positives méconnues (par François Miquet-Marty, Président de Viavoice)

François Miquet-Marty
L’institut Viavoice, en partenariat avec Le Monde, vient de publier « France 2015. 10 idées reçues et débattues ». Parmi elles : « La  société française est au point mort ».
Président de l’institut Viavoice, François Miquet-Marty, oppose un argumentaire à cette idée reçue, constatant un ensemble de « transformations » dans les entreprises, qui selon lui « constitue une promesse économique pour l’avenir ».
Voici son analyse.
Idée reçue n°8: La société française est au point mort.Pas si l’on considère l’impact économique et social du rôle des personnes
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Nous vivons l’une des situations les plus ambivalentes depuis la Révolution française. Une conjoncture déprimée masque des transformations souterraines majeures. Le développement des actions collaboratives vient bien évidemment à l’esprit (partage, achats en commun, ventes à domicile, locations entre particuliers, etc.) ; mais d’autres transformations existent, qui toutes reconnaissent davantage le rôle des personnes en regard des entreprises. Surtout, loin d’être réductibles au registre sociétal, l’ensemble de ces transformations constitue une promesse économique pour l’avenir(1).

Un rôle accru des personnes au sein des entreprises

La première transformation est celle des actions collaboratives entre les gens. Dans le sillage de la crise de 2008, ces démarches collaboratives se sont développées pour répondre à des contraintes financières mais également par idéal de partage et souvent par désaveu des « modèles traditionnels » : grandes entreprises, société de consommation, marketing, intermédiaires entre producteurs et consommateurs, grande distribution. De l’entraide ponctuelle à l’idéal communautaire, les galaxies collaboratives sont diversifiées.
Mais ces actions collaboratives ne constituent qu’une partie d’un vaste rééquilibrage au profit des personnes en regard des entreprises.
Une autre transformation vise un meilleur respect des personnes au travail. Elle procède par exemple d’une plus grande prise en compte de la diversité (égalité femmes-hommes, diversité ethnique, de genre, d’âge). La Charte de la diversité, qui « condamne les discriminations et décide d’œuvrer en faveur de la diversité », en constitue une illustration maîtresse. Cette charte compte désormais plus de 3 000 entreprises signataires, parmi les plus grandes en France.

« France 2015. 10 idées reçues et débattues», Viavoice - Le Monde

Elle procède également d’un meilleur respect de l’équilibre entre le temps professionnel et le temps personnel. L’Observatoire de l’équilibre des temps et de la parentalité en entreprise compte désormais plus de 400 entreprises membres qui mettent en place des mesures concrètes.
Aujourd’hui, 89 % des salariés estiment que « l’équilibre des temps de vie constitue un sujet important »(2). Le respect des personnes au travail passe également par une prise en compte croissante de la santé des salariés dans l’entreprise, consacrée en 2013 par l’adoption de l’Accord national interprofessionnel rendant obligatoire la complémentaire santé pour tous les salariés. Désormais, 67 % des dirigeants d’entreprise privée considèrent que leur société est « un lieu d’accès à des dispositifs de santé »(3).
Enfin, outre les actions collaboratives et le meilleur respect des personnes, existe un troisième champ majeur de transformation : celui des entreprises qui s’impliquent en faveur d’une amélioration de nos vies en société.
Cette implication concerne d’abord les relations entre les gens. La RATP a inauguré en 2011 une campagne contre les incivilités (« Restons civils sur toute la ligne »). En avril 2014,SNCF et « Voisins solidaires » ont lancé l’opération « Voisins à bord », incitant à la solidarité et à l’entraide entre voyageurs. Interrogés à cette occasion, 86 % des voyageurs jugeaient prioritaire d’encourager la bienveillance et les gestes d’entraide entre les personnes à bord des trains longue distance(4).
La Poste a créé la « déclaration de proximité », permettant à qui que ce soit, dûment mandaté, de retirer un recommandé pour son voisin.
Un champ d’intervention corollaire consiste pour les entreprises à améliorer la vie (et pas uniquement les relations) des gens (aide au pouvoir d’achat, au bien-être, au transport, etc.)(5).
La tendance fondamentale, commune à ces trois transformations, est bien celle d’une reconnaissance des personnes en regard des entreprises : les « actions collaboratives » répondent à la volonté de faire par soi-même, à une confiance accordée à l’autre, à une implication des personnes au cœur du processus de production ou de vente ; le « meilleur respect de nos vies au travail » prend en compte la diversité de nos identités, des spécificités de nos temps de vie, ou de nos situations de santé ; « l’amélioration de nos vies en société » vise à parfaire la qualité des relations entre les gens qui sont en dehors de l’entreprise, ou la vie quotidienne des clients.
Ces transformations sont nouvelles : il ne s’agit pas simplement de considérer que « l’humain » aurait une place plus importante.

La société au chevet de l’économie ?

Beaucoup considèrent que ces transformations sont essentiellement sociétales, voire préjudiciables au développement économique. Pourtant, les signaux s’accumulent qui indiquent que ces nouveaux champs d’intervention favorisent la confiance et les performances économiques. La société collaborative est un vecteur économique. À elle seule, la vente à domicile génère en moyenne 30 000 créations d’emplois par an(6).
Le développement de sociétés dédiées à cet univers est frappantAirbnb (logement entre pairs), créée en 2008, voyait en 2011 son chiffre d’affaires s’établir à 180 millions de dollars, et est désormais valorisée à 10 milliards de dollars(7). Blablacar (covoiturage) a atteint un million de membres en 2011 et a encore étendu sa présence en 2014 en Europe et en Russie.
Par ailleurs, la plupart des salariés considèrent qu’« aider les salariés à mieux équilibrer leurs temps de vie peut avoir un impact important sur la performance économique de l’entreprise » (87 %)(8) ; et une majorité estime que « les actions menées pour la santé des salariés ont un impact important sur la situation économique de leur entreprise » (56 %)(9).
Enfin, les actions en faveur d’une amélioration de nos vies en société peuvent constituer des facteurs de développement : la campagne RATP contre les incivilités a engendré une baisse de 8 % des incidents constatés par les voyageurs, favorisant en retour une fréquentation des lignes mieux acceptée et plus facile (10).
Ainsi, en quelques années, c’est peu à peu toute l’articulation entre les personnes et les entreprises qui est redéfinie. Et à sa faveur se dessinent des promesses économiques, et pas uniquement sociétales.
Au 21e siècle, l’économie réinventée autour des personnes serait-elle l’avenir de l’économie ?
François MIQUET-MARTY,
Président de l’institut Viavoice

Notes
(1) Cet article prolonge les analyses engagées dans « Les nouvelles passions françaises » de François Miquet-Marty. « Réinventer la société et répondre à la crise », Michalon, 2013.
(2) Baromètre Viavoice pour l’Observatoire de l’équilibre des temps et de la parentalité en entreprise, en partenariat avec l’Union nationale des associations familiales. Sondage effectué en ligne du 11 au 18 avril 2014, auprès d’un échantillon de 1 003 salariés, représentatif des salariés résidant en France métropolitaine. Méthode des quotas.
(3) Observatoire « Entreprise et Santé », réalisé par Viavoice pour Harmonie Mutuelle, Le Figaro et France Info, par téléphone du 11 au 18 avril 2014 auprès d’échantillons de 1 003 salariés et de 503 dirigeants d’entreprises, représentatifs. Méthode des quotas.
(4) Observatoire des relations à bord des trains, réalisé par Viavoice pour SNCF et Voisins solidaires. Sondage effectué par téléphone du 27 au 28 mars 2014 auprès d’un échantillon de 1007 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Représentativité par la méthode des quotas.
(5) « L’entreprise dans la vie ». Observatoire du rôle des entreprises dans la vie des Français, réalisé par Viavoice pour Publicis Consultants et Le Figaro. Interviews effectuées en ligne du 14 au 19 novembre 2012 auprès d’un échantillon de 2 013 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas.
(6) « Fédération de la Vente à Domicile », Rapport d’activité 2013.
(7) Audrey Fournier, « Airbnb vaut désormais 10 milliards de dollars », Le Monde, 22 avril 2014.
(8) Baromètre Viavoice pour l’Observatoire de l’équilibre des temps et de la parentalité en entreprise, op. cit.
(9) Observatoire « Entreprise et Santé », réalisé par Viavoice pour Harmonie mutuelle, Le Figaro et France Info, op. cit.
(10) Observatoire des incivilités

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